DEFI : poésie sur couverture n°2

DÉFI : "POÉSIE SUR COUVERTURES" n° 2

Voici un petit poème improvisé à l'aide de titres de livres de ma bibliothèque personnelle.
Insérez-le dans votre texte ou poème, où bon vous semble, ou inspirez-vous en pour créer une ambiance.
Jusqu'à 20 - 30 lignes maximum. 📚🖋

Les orchidées rouges de Shangai - Juliette Morillot
Du sang sur la soie - Anne Perry
Le rouge et le noir- Stendhal
Les fleurs du mal - Baudelaire
Effroyables jardins - Michel Quint

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Commentaires: 7
  • #1

    Kinna (mardi, 28 avril 2020 17:03)

    Tes orchidées sont magnifiques, je te l'ai déjà dit. Surtout les orchidées rouges de Shangaï. Mais tu aurais du les garder bien loin d'ici. Les voir me font immanquablement penser à "Du sang sur la soie", comme si un livre pouvait se matérialiser dans cette écharpe rouge dont tu entoures si souvent ton cou.
    A moins que "Le rouge et le noir" ne se rejoignent car le sang deviendra noir avec le temps, si ta blessure ne se referme pas.
    Tu peux appeler tes fleurs "les fleurs du mal", elles ne font du mal qu'à toi-même. Et si je poussais le délire jusqu'à te blesser pour voir enfin ton sang coulé dans d'aussi "effroyables jardins" ?
    Non, je ne suis pas folle, pas encore, mais tu me pousses à bout...

  • #2

    Michèle (jeudi) (mardi, 28 avril 2020 17:22)

    Elle se promenait dans les rues de Shangaï,, un bouquet d'orchidées rouges à la main.Les fleurs étaient fraîchement cueillies, leur couleur était vive et leur parfum subtil. Elle marchait à pas pressés le long des trottoirs encombrés. Où allait-elle de ce pas déterminé ? le soleil commençait à baisser, les rues peu à peu s'obscurcissaient,. Dans l'ombre les corolles des orchidées faisaient une tache de sang sur la soie blanche et immaculée de sa robe étroite qui entravait un peu sa marche. Plus elle avançait, plus les rues se rétrécissaient, laissant place à des enchevêtrements de passages sinueux, donnant sur des maisons basses et sombres, sur des cours étroites peuplées d'ombres indistinctes.
    Au loin à l'horizon, le soleil couchant mélangeait le rouge de ses rayons au noir de la nuit .Son bouquet, fatigué d'être tenu si serré commençait à exhaler un parfum lourd et un peu écoeurant.Les pétales se froissaient et ce bouquet, auparavant si frais, se transformait en quelque chose de menaçant et mortifère à la fois. Dans quels effroyables jardins les avaient-elles cueillies ces orchidées qui ressemblaient maintenant à des poignards ensanglantés ? Elle s'approcha d'une maison, souleva un rideau sale et se glissa à l'intérieur : à qui allait-elle offrir ces fleurs du mal ?

  • #3

    Geneviève (jeudi) (mardi, 28 avril 2020 18:09)

    En entrant dans l'atelier de peinture, son regard fut attiré par une palette accrochée sur le mur, face à la lumière qui ce jour là se montrait généreuse. En fait toute ces couleurs harmonieuses formaient un joli décor malgré le manque d'intention qu'il en soi ainsi.

    Elle arrivait de Chine et elle en avait vu des couleurs éclatantes. Elle se souvient, en particulier de la flamboyance des pivoines, dans les parcs, en pleine floraison. On lui avait parlé des orchidées rouges qu'il ne fallait pas manquer, elle les a cherchées mais elles restent désirées. Le rouge est une couleur omniprésente en Chine . Rouge et or dans les nombreux temples bouddistes . Le rouge couleur de la passion, on le retrouve chez les artisans, sur ces délicates peintures réalisées sur de fins tissus, où quelques savantes coulées font penser à du sang sur de la soie. Mais cette couleur, qui ne peut pas passer inaperçue, Shanghai en a bien besoin pour contraster avec sa forêt d'immeubles démesurés gris et la poussière permanente des innombrables chantiers. Une conjugaison de rouge et de noir qui pourrait bien faire fondre l'ennui sur les habitants. Quel remède pour conjurer ce spleen ?Parfois des débordements qui ont l'effet contraire à celui désiré. Une attraction et puis une répulsion, un peu comme le poète qui a su nous en transmettre quelque chose dans "Les Fleurs du mal". Mais il reste les espaces verts, les parcs et les jardins pour retrouver un peu de sérénité. On y entend des chorales, on y regarde des groupes de gym douce ou de danses qui invitent les touristes à partager leur bien-être...Le soir c'est la promenade des oiseaux dans leur cage par leurs propriétaires avant que le parc ne devienne, par l'imaginaire, un effroyable jardin à cause du vide, à cause du noir, à cause de l'inconnu impossible à identifier....

  • #4

    Catherine (mardi, 28 avril 2020 18:46)

    C'est une orchidée de shanghai, fragile, au milieu du jardin majorelle, douce comme de la soie, secouée par le vent, une main s'avance dans le noir, la cueille pour la faire sienne. Soudain, de l'orchidée jaillit le sang de la souffrance, pourquoi elle, pourquoi lui, pourquoi eux, ses racines sont à jamais brisée. Les autres fleurs poétisent, elle, elle pleure des larmes de sang, souillée, perdue dans ce jardin aux parfums de cimetière, la poudre des pistils voile ses larmes, comme la perle de l'orient, sur un plateau de jade. Elle transcende la douleur au goût de sang.

  • #5

    Brigitte (Vendredi) (mardi, 28 avril 2020 21:57)

    Marguerite errait dans ces effroyables jardins qu’elle ne connaissait pas. Ils étaient déserts à cette heure matinale.
    Comment était elle arrivée là ? Elle n’avait aucun souvenir de la journée et de la nuit précédente.
    Sa poitrine se soulevait à un rythme de plus en plus rapide. Elle essaya de réfléchir, sans succès.
    Soudain, une odeur puissante et désagréable la fit reculer. Elle en chercha l’origine. L’atmosphère était vraiment pestilentielle.

    En s’approchant des carrés fleuris, elle fut prise à la gorge par une saveur âcre.
    Elle était entourée par des fleurs inconnues qui se dressaient fièrement et semblaient vous observer d’un air agressif. Elles étaient fières de leur éclat sans éprouver aucune gêne par ce qu’elles dégageaient.
    Elle fut mal à l’aise face à ces fleurs d’une autre espèce. Leur teint rouge et noir accentuait leur agressivité.Elles semblaient la regarder, la jauger.
    Elles avaient prospéré généreusement, sans rien pour les empêcher de croître. Elles se sentaient chez elles.
    Maintenant, Marguerite se rappelait cette histoire que sa mère lui contait assez souvent : Des jeunes filles de bonne famille qui s’étaient retrouvées dans la même situation qu’elle. Elles s’étaient donné un code de reconnaissance : « du sang sur la soie ». En effet, elles étaient toutes revenues, les mains écorchées par les épines. Le sang avait rougi leurs belles robes de soie blanche.
    Sa mère avait décrété qu’il s’agissait des fleurs du mal.
    Elle leur préférait de loin les orchidées rouges que son père avait offert à sa mère pour son anniversaire.

  • #6

    Brigitte (vendredi) (mardi, 28 avril 2020 21:58)

    Marguerite était lasse de vivre dans cette misère affective et ce trop plein de violence depuis son mariage.
    Certes, elle était forte pour donner le change auprès de ses proches.
    Mais depuis plusieurs semaines, plus de porte de sortie.
    Pour ne pas sombrer, elle partait dans ses souvenirs avant lui. Quand son premier amour la faisait rêver. Il était si gentil et attentionné. Il était peintre et c’était sa période rouge et noir. Un peu agressif au goût de Marguerite.Il n’était plus..

    En rencontrant Jean, son mari, elle croyait retrouver les mêmes émois. Mais ce n’était que sang sur la soie. Des épines bien cachées sous une couche de mensonges.
    Des fleurs du mal dans d’effroyables jardins. Parfois, quand la veille, il était allé trop loin, il lui ramenait des fleurs, comme cette fois où il était revenu avec des orchidées rouges. Une fleur comme pardon.

    Ce fut un long chemin pas du tout tranquille. Un labyrinthe sans issue.
    Mais c’en était fini. Si on l’avait aimée, c’est qu’elle était aimable. Elle valait mieux que ce qu’il en disait.
    Elle était prête à partir dès que ce serait possible.

  • #7

    Françoise T. (mardi, 28 avril 2020 22:38)

    Jardin du cœur sombre

    Ce printemps-là nous partîmes visiter cette nouvelle région et les lieux que nous apprécions le plus : les jardins, salons de thé et librairie.
    À quelques kilomètres de notre gîte se trouvait justement un nouveau jardin qu'on nous avons indiqué pour son caractère "exotique". Nous avons chaussé nos pas lents pour admirer bientôt les allées de ces lieux nouveaux... mais nous eûmes une première surprise en découvrant le nom des lieux : "Effroyables jardins".
    Qu'à cela ne tienne, nous ne manquons pas d'audace, nous avons déjà visité des jardins de fées, des forêts de nuttons ardennais.
    Mais en nous avançant dans le sous-bois de plus en plus sombre nous aperçûmes ici et là quelques éclats de floraisons éparses mêlant exclusivement "Le rouge et le noir". Ce ne sont pas les couleurs qui nous attirent le plus d’habitue, mais c’est bien de découvrir des plantes nouvelles, des variétés originales. Au détour d’un bosquet la lumière venue avait des reflets translucides et brillants, avec des taches pourpres, comme "Du sang sur la soie". Dans un coin du jardin, figurant un marais, surgissaient des plantes carnivores dardant leurs étranges dents et poils collants, pièges à insectes. "Les fleurs du mal" en quelque sorte.
    Pour nous reposer un peu, nous nous dirigeâmes vers ce qui tenait lieu de salon de thé. Les parois étaient toutes peintes d’une sorte de laque noire brillante, nous jetant des reflets inquiétants de lumières rougeâtres et mouvantes donnant une sensation de trouble nauséeux. Le nom de l’établissement "Les orchidées rouges de Shanghai" ne m’étonna guère. J’étais inquiète de devoir choisir une mixture inconnue pour boisson… lorsque soudain une porte claqua … et je m’éveillai en sursaut !