DÉFI : "POÉSIE SUR COUVERTURES" n° 12
Voici un petit poème improvisé à l'aide de titres de livres de ma bibliothèque personnelle.
Insérez-le ou dispersez-le dans votre texte ou poème, où bon vous semble, ou inspirez-vous en pour créer une ambiance.
Jusqu'à 20 - 30 lignes maximum. 📚🖋
La vie très privée de Mr Sim - Jonathan Coe
La vie d'une autre - Frédérique Deghelt
La vie interdite - Didier Van Cauwelaert
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Françoise T. (vendredi, 08 mai 2020 19:07)
Quelle vie aurais-tu voulu vivre Mammie ?
Moi ? Je crois bien que j’ai eu une belle vie tu sais. Rien d’extraordinaire, mais j’ai aimé la vie que j’ai eu, que je me suis faite, avec mes choix, certains combats aussi, avec fermeté, en tant que femme notamment pour nos droits et dignités.
Je n’ai pas eu "La vie très privée de Mr Sim" ou je ne sais quel personnage de roman.
Je n’aurais pas voulu avoir "La vie d'une autre". Non, la mienne spécifique m’a bien convenu.
J’ai eu ma vie, comme elle est venue, comme je l’ai construite avec mes goûts, mes rencontres de personnes surtout.
Par chance j’ai vécu dans un pays, un groupe humain ou nous n’avons pas eu à subir "La vie interdite" qui est scandaleusement imposée à certaines personnes dans d’autres pays ou communautés : je pense aux personnes LGBT, comme le fils de voisin qui a été renvoyé de chez ses parents quand ils ont su qu’il était homosexuel, je pense aussi aux gens du voyage repoussés d’un peu partout parce que différents ; je pense aux peuples minoritaires dans certains pays (Rohingyas en Birmanie, Indiens d’Amazonie, etc.).
Je te le dis ma petite fille, j’ai eu une belle vie. Je te souhaite de tout cœur de pouvoir choisir celle qui te rendra heureuse, que tu aies la conviction pour défendre tes choix, des envies, en respectant les autres, mais surtout en te respectant toi-même.
Une belle vie, oui !
Kinna (dimanche, 10 mai 2020 18:23)
La vie très privée de M. Sim n'a jamais fait les gros titres de la presse people. Pourtant..
Voilà bien longtemps qu'on le voyait passer chaque jour, dans le quartier, pour aller faire ses courses. Vieux quartier où tout le monde se connaissait. Il faisait partie de la faune locale. Ses sourires et les mots qu'il échangeait bien volontiers avec chacun, l'avaient rendu fort populaire. Même les enfants s'approchaient de lui car il avait toujours quelques bonbons dans ses poches.
Et puis un jour, brusque changement. Le voilà qui se promène, après des années de solitude, le dos déjà un peu voûté, avec une femme qui nous était inconnue. Un peu plus grande que lui et plus jeune, elle avait des yeux clairs magnifiques et une chevelure qu'on aurait pu qualifier de "tignasse rousse" si elle n'avait pas pris chaque jour le loin de se coiffer : haut chignon, jolie "queue de cheval" qui bougeait au rythme de ses pas, ou bandeau qui maintenait en place les cheveux retombant simplement sur ses épaules.
"Joli couple" ont dit certains. Mais ce couple n'était pas celui auquel nous pensions. Cette femme avait pris auprès de lui la vie d'une autre. Pour l'état civil, M. Sim était toujours l'époux de Mme X. et ce n'est qu'à la suite d'un grave accident que tout a été révélé. Nous étions tous sous le charme de la voix basse et surprenante de la nouvelle compagne affichée fièrement à son bras. Quand M. Sim s'est effondré devant sa compagne blessée par un chauffard, nous étions tous choqués. Mais les racontars vont bon train dans ce quartier et, dès le lendemain, les voisins qui avaient suivi l'ambulance pour ne pas laisser M. Sim seul après ce drame, nous ont raconté la surprise du personnel soignant qui découvrit en la déshabillant que la blessée était en fait de sexe masculin.
La vie interdite de M. Sim aurait pu être relatée avec des détails croustillants dans un "torchon local". Mais non. Chacun a su respecter la douleur de cet homme qui, après une longue période de solitude, avait enfin trouvé un bonheur dont il eut peu le loisir de profiter.